Content Management Server 2002 de Microsoft

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Un petit historique

Créée en 1975, la société Microsoft est aujourd’hui leader des éditeurs de logiciels pour micro-ordinateur. Néanmoins, Microsoft est arrivé un peu tard sur le marché des outils de gestion de contenu web. En 2001 l’acquisition de la société canadienne NCompass permet à Microsoft d’ajouter une solution de gestion de contenu à son offre, « Resolution » de NCompass devient Microsoft Content Management Server. Après quelques évolutions, MCMS 2002 est aujourd’hui disponible.

Dans cette première version la solution était dédiée à des sites en ASP. Après quelques évolutions, Microsoft a lancé une nouvelle version, Content Management Server 2002 (MCMS). La solution s’appuie sur les technologies ASP, ASP.NET mais aussi XML. Aujourd’hui MCMS s’intègre dans la gamme complète de produits destinés à gérer les besoins des entreprises. Toutes ces solutions reposent sur des technologies Microsoft et ne sont pas exploitables sur d’autres plates-formes.

La solution et ses composants

Afin d’installer l’outil, certains composants – de chez Microsoft bien entendu – sont nécessaires. Tout d’abord au niveau du système d’exploitation, avec Windows 2000/2003 Server, Advanced Server avec SP2 ou DataCenter Server. Le SGBDR requis est Microsoft SQL Server en version 2000 ou 2005. Enfin, pour compléter cette installation il faut aussi un serveur Web IIS, un framework .NET et Internet Explorer WebControls 1.0. L’offre MCMS 2002 comporte trois composants majeurs: Content Management Server, Web Author et Site Manager.

  • Content Management Server est le moteur d’exécution hébergeant la logique métier destinée à la saisie, au stockage et à la présentation du contenu.
  • Web Author permet aux utilisateurs non-techniques de créer des pages web.
  • Site Manager est la console d’administration dans laquelle l’administrateur crée l’arborescence du site, gère les ressources et attribue les permissions aux utilisateurs. Pour avoir accès à ce module, il faut se munir d’une machine virtuelle Visual J#.


Figure 1 : interface d’administration « Site Manager »

Les fonctionnalités de l’outil

Ce que recherche principalement un utilisateur d’outil de WCM, c’est la simplicité dans l’édition de contenu. Bien loin de la console d’administration spécifique avec une arborescence de fichiers représentant le site en ligne, MCMS propose, grâce au Web Author, une édition de contenu directement à partir du site en production. Une barre d’outils – spécifique en fonction des permissions de l’utilisateur – regroupe les options relatives à chaque page. L’interface d’administration du contenu coté utilisateur – étant identique à celle du site en ligne – améliore les interventions des utilisateurs qui évoluent en terrain connu. La création de contenu au sein de l’application est très simple. L’utilisateur peut choisir de saisir son texte directement dans les zones éditables ou alors il peut effectuer un copier/coller à partir des applications Office. La présence d’une barre d’outils semblable à celle de Word rend la mise en forme très simple. De plus, un module optionnel appelé « Authoring Connector », téléchargeable gratuitement sur le site officiel de Microsoft, permet de créer des documents à partir de Word et de les envoyer directement sur le site. Pour créer une nouvelle page, des templates prédéfinis sont disponibles. Ces derniers reposent sur un développement en ASP ou en ASP.NET à partir du framework spécifique à MCMS. Ils contiennent des « placeholders » qui permettent aux utilisateurs de créer plusieurs types de contenu. Pour gérer le travail collaboratif, un workflow standard – basé sur les rôles utilisateurs définis dans la solution – est disponible. La notion de suivi d’un document entré dans le workflow se fait à l’aide de rapport – visible à partir du Web Author – ou alors par notifications via la messagerie de l’entreprise. Par ailleurs, la mise en œuvre d’une procédure de workflow plus complexe est possible, mais nécessite une configuration manuelle au niveau de l’API de publication. Parmi les autres fonctionnalités intéressantes proposées, on retrouve la planification de la publication et péremption d’une page, la gestion des versions et le check-in/check-out qui consiste à verrouiller une version en cours de modification afin d’en éviter la concurrence d’accès. Par contre, le roll-back n’est pas possible. Concernant la recherche, il faut coder une application ASP ou ASP.NET via le framework technique.


Figure 2 : Principe de fonctionnement de MCMS 2002

Structure et paramétrage d’un site

La conception d’un site sous MCMS repose sur des canaux – qui représentent en quelque sorte la structure du site – dans lesquels sont stockées les pages. Les ressources et les templates associées au site sont rangées dans des galeries. Toutes ces notions sont paramétrables via l’interface du Site Manager. C’est à travers cette interface que sont gérés les utilisateurs et leurs droits. Pour ajouter des acteurs au site, huit rôles sont prédéfinis, les administrateurs, les gestionnaires de canaux, les créateurs de modèles, les gestionnaires de ressources, les modérateurs, les éditeurs, les auteurs et les abonnés. Seuls les utilisateurs provenant de domaine NT ou d’annuaire ADS ou LDAP peuvent être ajoutés. Il est également possible de paramétrer son site pour répondre aux contextes multilingues. Pour chaque page, différents « placeholders » s’affichent et chacun d’entre eux correspond à une version de contenu dans une langue prédéfinie. Il est ainsi très facile d’ajouter de nouvelles langues à un site existant. De plus, comme le contenu multilingue est attaché à une seule et même page, les modifications sont visibles très facilement. Par contre, la partie back-office est en anglais en standard. Des versions sont pourtant disponibles dans d’autres langues, notamment en français, mais il subsiste des parties non traduites comme le menu d’édition du Web Author par exemple.

Ouverture de MCMS

De part sa structure et son environnement de développement, MCMS n’est pas ouvert au standard J2EE, mais l’outil supporte le XML. Au niveau du marché MCMS peine à s’imposer. Les entreprises n’ont pas encore le réflexe de penser à Microsoft lors de la sélection d’un outil de gestion de contenu web. Cependant, l’éditeur compte un certain nombre de références l’ayant adoptées. Mais il n’est pas très facile de quantifier l’étendue de cette clientèle. MCMS reste ouvert auprès des utilisateurs. Il est facile à installer et à utiliser. Le Web Author est accessible pour des non-techniciens et de la documentation structurée est disponible en français sur le site de Microsoft. Par contre, la prise en main, au niveau de la gestion du site et des fonctionnalités avancées, peut s’avérer compliquée. Microsoft met en avant la complémentarité de MCMS avec sa solution de portail d’entreprise SharePoint Portal Server et sa solution de commerce électronique Commerce Server. L’association de ces outils à MCMS offre des fonctionnalités plus intéressantes au niveau de la recherche et de la personnalisation.

Conclusion

La solution de Microsoft est issue d’un éditeur de solutions de gestion de contenu web dit « pur ». En effet, MCMS est assez puissant en termes de fonctionnalités liées à la création et à la modification de contenu. Si l’on ajoute à cela les fonctionnalités correctes de workflow et de multilinguisme proposées en standard, MCMS peut se révéler particulièrement adapté dans certains contextes. Le choix de cet outil conviendra plus particulièrement à une entreprise disposant déjà de différentes solutions Microsoft. De plus, MCMS dispose de connecteurs pour s’intégrer avec SharePoint PS et Commerce Server afin d’étendre et rassembler les fonctionnalités de ces outils. Par contre, si vous utilisez un OS autre que Microsoft ou si vous pariez sur les standards, il vaut mieux orienter vos recherches vers un autre éditeur d’outil de gestion de contenu web.

Brice DOS SANTOS MALHADO